Dans la construction, les joints utilisés sont nombreux et sont souvent confondus. Parmi les confusions les plus répandues, on retrouve celle faite entre les joints de fractionnement et les joints de dilatation. Utilisés au niveau du carrelage ou du béton, chacun a toutefois ses propres spécificités ce qui permet de les différencier.
Les rôles des joints
Parmi les matériaux de construction, les joints de dilation et de fractionnement sont souvent confondus. Le joint de fractionnement est utilisé pour contrôler la fissuration tandis qu’un joint de dilatation est conçu pour gérer le mouvement structurel.
Le joint de dilatation
Dans la construction, le joint de dilatation est une séparation à mi-structure conçue pour soulager les contraintes sur les matériaux de construction causées par le mouvement du bâtiment (dilatation et contraction thermiques causées par des changements de température, balancement causé par le vent, événements sismiques, etc.). Le joint de dilatation est ce que l’on appelle un joint de structure.
Comme le joint coupe en deux la structure, il marque un espace à travers tous les assemblages du bâtiment. Ainsi, cet espace doit être comblé pour restaurer l’étanchéité, l’ignifugation, l’insonorisation et d’autres fonctions des éléments de construction qu’il coupe en deux. Les joints de dilatation sont utilisés pour combler le vide et restaurer les fonctions d’assemblage du bâtiment tout en s’adaptant aux mouvements attendus.
Le terme joint de mouvement a été largement adopté, car il englobe de manière plus appropriée le fait que le mouvement du bâtiment entraîne à la fois la compression et l’expansion du matériau installé. Par exemple, lorsqu’une structure chauffe, les matériaux de construction à partir desquels elle est construite se dilatent. Cela provoque la fermeture du joint de dilatation, comprimant ainsi le système de joint installé.
Le joint de fractionnement
Le joint de fractionnement, ou joint de retrait, permet de contrôler le soulèvement du carrelage. Cette fissuration peut être due aux mouvements causés par les changements de température ou le retrait du béton au moment du séchage. Celui-ci a en effet tendance à rétrécir lorsqu’il commence à durcir. Ce retrait crée des contraintes de traction qui développent des petites fissures. Pour éviter de telles fissures, des joints de fractionnement doivent être installés.
Les joints de fractionnement sont des amorces de fissures réparties à intervalles régulier à partir d’un plan, de sorte que, si des fissures se forment, cela soit au niveau des joints plutôt que de manière aléatoire.
Quelle est la différence ?
Les joints de fractionnement sont utilisés pour soulager les contraintes induites par de faibles mouvements. Ceux-ci peuvent être provoqués par le retrait lors du séchage ou par de petits mouvements de dilatation et de contraction résultant de l’absorption et de l’expulsion d’humidité dans la maçonnerie.
En revanche, un joint de dilatation est volontairement dimensionné et conçu pour séparer les éléments de construction et s’adapter aux mouvements attendus, parfois très importants, des matériaux de construction qu’il sépare.
Découvrez nos joints de dilatation
Et l’installation, comment ça se passe ?
Les joints de fractionnement peuvent être isolés dans le plan à traiter tandis que les joints de dilatation doivent couper en deux la structure entière (fondations, murs, parking, toit). Malgré leurs spécificités d’utilisation, ils peuvent être appliqués au niveau des mêmes matériaux.
Béton
Le joint de dilatation permet d’absorber les déformations du béton qui réagit aux variations de température. Le joint évite ainsi la fissuration du béton dans le cas des grandes structures où les déformations se veulent significatives.
Le joint de fractionnement, lui, est utilisé pour contrôler la fissuration. Lorsqu’il commence à durcir, le béton rétrécit et des petites fissures se créent. Pour contrôler ces fissures, des amorces de fissures sont faites ; ce sont les joints de fractionnement.
Carrelage
Le joint de rupture permet d’éviter les fissurations ou le soulèvement du carrelage alors que le joint de structure est chargé de compenser les mouvements des matériaux comme cela a été expliqué précédemment.
Chaque joint obéit à des règles de pose précises. Les joints de fractionnement doivent être posés tous les 60 m² pour les dalles adhérentes et tous les 40 m² pour les dalles flottantes. Dans les deux cas, les joints ne doivent pas excéder 8 m d’espacement.
Le joint de dilatation doit quant à eux occuper toute l’épaisseur du dallage et être réparti tous les 25 à 30 m.
Les avantages des joints de dilatation et de fractionnement
Le joint de fractionnement et le joint de dilatation sont différents, ainsi ils ont chacun leurs avantages dans le domaine de la construction.
Les avantages du joint de dilatation
- Permettre au béton de se dilater et se contracter librement ;
- Scinder les dalles en béton en plusieurs parties indépendantes ;
- Renforcer la résistance du bâtiment ;
- Protéger la structure des éléments naturels ;
- Absorber les vibrations et les chocs.
Les avantages du joint de fractionnement
- Contrôler les zones de fissures et éviter des fissurations aléatoires ;
- Canaliser les fissures et les empêcher de se propager de manière incontrôlée ;
- Éviter le soulèvement des carreaux.