Les séismes sont des phénomènes qui peuvent causer de graves dégâts humains et matériels. Certaines zones connaissent d’ailleurs des risques plus élevés que d’autres. L’Ouest de États-Unis ou le Japon sont par exemple des zones où les tremblements de terre sont plus récurrents et causent plus de dégâts qu’en France. Toutefois, qu’importe le pays, les séismes doivent être anticipés de tous et les bâtiments doivent ainsi respecter certaines normes pour limiter les risques.
Les causes des séismes en France et dans le monde
La croûte terrestre est faite d’un puzzle de plaques continentales et océaniques qui glissent les unes sur les autres ou se séparent. Le long de la « Ceinture de feu du Pacifique », par exemple, le fond marin plonge sous l’Asie et les Amériques, construisant des montagnes, alimentant des volcans et déclenchant des séismes. La plupart des tremblements de terre surviennent le long de ces zones de failles. Le sol se plie d’abord, puis craque pour libérer de l’énergie le long des failles.
Séismes en France
L’activité sismique en France métropolitaine n’est pas aussi importante que dans d’autres régions du monde. Toutefois, des risques subsistent. On peut remarquer que la plus forte activité sismique française se situe à l’étranger en Guadeloupe et en Martinique.
En France métropolitaine, les tremblements de terre sont modérés, mais causent tout de même de légers dommages aux maisons robustes. De plus, mesurés par rapport à la taille du pays, les tremblements de terre se produisent très rarement.
Par rapport à la Grèce ou à la Turquie, la France métropolitaine est une zone avec une sismicité moyenne et stable. Elle est située loin des frontières actives de plaques et la déformation de la croûte terrestre y est donc très faible. Les séismes qui s’y produisent sont la conséquence d’autres facteurs : tectonique des chaînes de montagnes, l’érosion, processus climatiques, rapprochement des continents africain et européen ou encore processus anthropiques. Ces phénomènes varient d’une région à une autre avec conséquences plus ou moins grandes, en fonction de leur ampleur et de leur rapidité.
Séismes en Grèce et Turquie
La Grèce et l’ouest de la Turquie se trouvent au-dessus d’une convergence compliquée de morceaux de la croûte terrestre appelés plaques tectoniques. Quatre plaques se rencontrent sous la mer Égée, mettant une pression immense sur la plaque directement en dessous de la Turquie. Cela fait de la région l’une des plus actives géologiquement au monde. Elle a connu au moins 29 tremblements de terre d’une magnitude supérieure à 6,0 au cours du siècle dernier.
Séismes en Californie
Cette région des États-Unis est tectoniquement active depuis la rupture de la Pangée il y a environ 200 millions d’années, et en grande partie parce qu’elle est proche de la frontière occidentale de la plaque nord-américaine. Depuis la formation de la faille de San Andreas, il y a 25 à 30 millions d’années, la juxtaposition des plaques du Pacifique et de l’Amérique du Nord a formé de nombreuses failles en Californie qui tiennent compte du mouvement latéral entre les plaques.
Séismes au Japon
Le Japon et les séismes vont de pair en raison de la position du pays le long de la « Ceinture de feu du Pacifique », où il se trouve sur trois plaques tectoniques, dont la plaque du Pacifique sous l’océan Pacifique et la plaque de la mer des Philippines.
Comme les tremblements de terre peuvent également se produire à l’intérieur d’une plaque tectonique, se produisant ainsi sur terre plutôt que dans la mer et rayonnant vers l’extérieur, il est prévisible qu’un tremblement de terre majeur puisse frapper directement sous Tokyo ou une autre grande ville urbaine.
De nombreux bâtiments sont de ce fait équipés pour mieux résister aux séismes. Certains sont conçus avec une partie supérieure capable de se déplacer avec le tremblement de terre, tandis que d’autres sont censés l’absorber et rester fermement ancrés. De telles innovations montrent que la relation entre le Japon et les tremblements de terre a produit une technologie utile qui peut aider à sauver des vies.
Les normes parasismiques du bâtiment en France
Les normes parasismiques sont l’ensemble des règles de construction parasismique dont le but est de limiter les risques liés aux effets des séismes sur les bâtiments. Pour les constructions neuves, l’objectif est double : protéger les populations et limiter les pertes économiques. En France, ces normes sont décrites dans le Code de l’Environnement, le Code de la Construction et de l’Habitat ainsi que dans des décrets et arrêtés. La règlementation parasismique s’étend également au niveau européen avec l’Eurocode 8.
Les normes françaises
En France, les bâtiments sont répartis en deux catégories selon les risques en cas de séisme :
- Les bâtiments « à risque spécial » pour lesquels les séismes peuvent entraîner des catastrophes graves (installations nucléaires, les barrages, etc.) ;
- Les ouvrages « à risque normal », selon le Code de l’Environnement, sont les bâtiments, installations et équipements où seules les personnes présentent sur les lieux et le voisinage immédiat subissent les effets.
La catégorie des bâtiments « à risque normal » fait suite aux arrêtés du 22 octobre 2010 et du 26 octobre 2011. Ces arrêtés précisent également la classification en catégories d’importance de ces bâtiments définies en fonction des risques.
Catégories d’importance | Risques |
Catégorie d’importance I | Ouvrages dont la défaillance ne présente qu’un risque minime pour les personnes ou l’activité économique |
Catégorie d’importance II | Ouvrages dont la défaillance présente un risque moyen pour les personnes |
Catégorie d’importance III | Ouvrages dont la défaillance présente un risque élevé pour les personnes et/ou présentant le même risque en raison de leur importance socio-économique |
Catégorie d’importance IV | Ouvrages dont le fonctionnement est primordial pour la sécurité civile, pour la défense ou pour le maintien de l’ordre public |
- Zone 1 : très faible ;Outre les catégories d’importance, les réglementations se font également en fonction des zones de sismicité. Celles-ci vont de 1 à 5 :
- Zone 2 : faible ;
- Zone 3 : modéré ;
- Zone 4 : moyen ;
- Zone 5 : fort. En France, cette catégorie concerne uniquement les Antilles.
Ces cinq zones de sismicité rentrent dans le zonage réglementaire de l’Eurocode 8, code européen de construction parasismique.
L’Eurocode 8
L’Eurocode 8 définit des règles de conception et de construction parasismique. Ces dispositions sont applicables aux bâtiments neufs et aux bâtiments existants.
Toutefois, ces dispositions diffèrent en fonction du bâtiment. Sur le bâtiment neuf, elles se réfèrent à la catégorie d’importance du bâtiment et à la zone de sismicité, tandis que pour les bâtiments existants, la réglementation Eurocode 8 n’impose pas de travaux. Néanmoins, en cas de travaux, les exigences s’appliquent s’il y a une modification importante de la structure ou une aggravation de sa vulnérabilité.