Les matériaux biosourcés : promesse d’un avenir architectural solide et pérenne ou proposition anecdotique visant une particularité stylistique ? Que sont les matériaux biosourcés ? Quid de leur solidité ? S’inscrivent-ils dans une logique de construction parasismique ? Explications.
Qu’est-ce que les matériaux bio sourcés ?
Un matériau biosourcé est un matériau issu de la biomasse, c’est-à-dire un matériau organique, au contraire d’un matériau synthétique, créé chimiquement et retravaillé. Par exemple, le bois, le chanvre, la paille, le chaume, le lin, le roseau ou encore la laine de mouton pour ne citer qu’eux sont des matériaux biosourcés.
Un matériau biosourcé est-il un matériau brut ?
On distingue les matériaux organiques à l’état brut comme le bois, la paille ou le chanvre utilisés tels quels, des matériaux provenant de la revalorisation des déchets ou du réemploi comme la ouate de cellulose ou le carton par exemple.
À quels usages sont-ils destinés ?
Les matériaux biosourcés sont destinés à de nombreux usages : les matières premières pour la construction (panneaux, poutres…), mais aussi pour la décoration (meubles en bois ou en bambou…) ou même pour des usages textiles (linge de maison, cotons démaquillants…) ou du quotidien (vaisselle en bambou, langes de bébé…).
Quels sont leurs avantages ?
Le matériau biosourcé propose divers avantages :
- Une faible empreinte environnementale : n’étant pas ou peu retravaillé, le matériau biosourcé de construction dispose d’une faible empreinte carbone
- La participation à l’économie locale : les matériaux biosourcés sont disponibles à peu près partout si tant est que l’on choisisse celui qui correspond à sa région, aussi, on favorise les productions de proximité et les circuits courts
- L’assurance de correspondre aux normes : les matériaux biosourcés répondent aux exigences de l’habitat et de la construction grâce à des avis et à des autorisations techniques (résistance, durabilité, réaction au feu, solidité…)
- Un contexte réglementaire favorable : suivant les recommandations de la RE2020 (réglementation environnementale relative à la construction et au BTP), les matériaux biosourcés pour la construction répondent aux exigences visant à réduire l’empreinte carbone et sont donc les matières les plus favorisées par la nouvelle ère de la construction.
La tendance du biosourcé en 2021 dans l’architecture
Le secteur du bâtiment est l’un des plus polluants, c’est pourquoi il est impératif d’engager de nouvelles méthodes de travail visant à diminuer l’empreinte carbone des constructions. En France par exemple, le secteur de la construction regroupe quasiment 1/4 de la globalité des émissions de CO2, rien que ça !
Les matériaux biosourcés en construction : une tendance esthétique
Personne n’aura pu passer à côté de cette grande tendance esthétique que représentent les matériaux organiques bruts : bois, marbre, chanvre, paille, bambou, les concepteurs travaillent désormais ces matériaux biosourcés avec une grande agilité et créent des espaces orignaux et ingénieux. Plébiscités par les constructeurs comme par les clients, les bâtiments faisant appel à des matériaux d’origine biosourcée semblent constituer l’avenir du secteur de la construction.
Lemay, firme d’architecture, a obtenu la certification Carbone Zéro pour la transformation d’un ancien entrepôt
Une nécessité environnementale
Les matériaux biosourcés en construction participent pleinement à la préservation des ressources naturelles (pétrole et minéraux) lesquelles sont par ailleurs nécessaires à d’autres secteurs. Le bois, le chanvre ou encore la paille sont des ressources quasiment inépuisables si l’on prend soin de les cultiver suffisamment pour permettre leur renouvellement. L’utilisation desdits matériaux n’implique pas ou peu de revalorisation et n’utilise donc que peu de gaz à effet de serre. Enfin, le biosourcé a la capacité de séquestrer du carbone comme le font les arbres dans la forêt, c’est-à-dire que le flux de carbone entrant est supérieur au flux sortant.
Un enjeu sociétal
Au vu des dérèglements climatiques et des preuves d’efficacité des matériaux démontrées ces dernières décennies, notamment dans les régions sismiques, il s’avère que les matériaux organiques sont plus durables et plus efficaces que les matériaux synthétiques. Ainsi, à un matériau dur et entièrement compact qui ne bougera pas, on préférera un matériau s’adaptant aux éventuels mouvements de la structure, un matériau plus souple qui se met en même temps que la construction, afin de sauvegarder son intégrité physique. L’interaction avec l’environnement devient un réel besoin lorsque le sol ressent des ondes sismiques, même minimes.
Le biosourcé : des matériaux favorables à la construction de maisons antisismiques
C’est ainsi sans surprise qu’il s’avère que le biosourcé constitue un matériau idéal pour les constructions parasismiques dont la société Adesol est devenue l’un des acteurs incontournables. S’adaptant plus facilement aux mouvements de la structure, à l’instar des joints sismiques déjà adaptés aux nouveaux enjeux, les matériaux biosourcés promettent une longévité optimale et surtout un maintien de la structure globale, même en cas de séisme.
L’Italie et les matériaux biosourcés en construction
L’Italie : une étude de cas sur les matériaux biosourcés et la construction antisismique
Si la méthode est déjà largement plébiscitée en Californie où l’on compte désormais les ossatures béton sur les doigts d’une main, l’Italie, ayant subi son lot de séismes, s’en remet également au matériau parasismique par excellence qu’est le bois. Ici, ce sont au total 22 millions de personnes qui vivent sur des zones à risques, aussi, il est urgent de se prémunir contre les ondes de choc, en complément de produits parasismique comme ceux de la société Adesol.
Ainsi le mélèze ou le pin, lamellés-collés, se comportent mieux que d’autres matériaux face à un séisme. Outre sa qualité parasismique, cela permet également une réduction acoustique et thermique ainsi qu’un délai de fabrication et un coût réduits.
C’est ainsi que le secteur de la construction italienne s’en remet désormais très régulièrement au bois, à tel point que l’organisation environnementale italienne Legambiente a publié un rapport proposant 100 matériaux biosourcés résistants.
Intégration croissante des matériaux biosourcés en construction
Le biosourcé qui autrefois s’installait dans une logique de niche, devient finalement peu à peu un impondérable du secteur du bâtiment tant au regard de ses qualités parasismiques que de ses avantages écologiques et économiques, sans parler de son attrait esthétique pour le moins original plus qu’anecdotique. Loin de ne constituer qu’une parade stylistique pour les architectes en mal d’inspiration, le matériau biosourcé est un gage écologique, mais également un gage de solidité en termes de construction parasismique qui a un bel avenir devant lui. Découvrez également notre guide de l’architecture durable et de construction parasismique à l’heure de l’urgence climatique.