Les immeubles de grande hauteur, appelés également IGH, ont un sens juridique bien particulier qui entraîne un certain nombre de réglementations spécifiques. Ainsi, en plus des principes de construction parasismique, les immeubles de grande hauteur doivent répondre, entre autres, à des normes particulières de dimensionnement ainsi qu’à l’Eurocode 8.
Qu’est-ce qu’un immeuble de grande hauteur ?
Un immeuble de grande hauteur, aussi abrégé IGH, est plus couramment nommé “tour” ou “gratte-ciel”. Ce type de construction entre dans une catégorie spécifique qui impose de répondre à des normes de construction parasismique, de sécurité incendie, mais également d’occupation bien définies.
Quels critères définissent un immeuble de grande hauteur ?
Pour qu’une construction soit classée parmi les immeubles de grande hauteur, elle doit répondre à un certain nombre de critères. Ainsi, les immeubles d’habitation dont la hauteur dépasse les 50 mètres, et toutes les autres constructions culminant à au moins 28 mètres sont considérés comme IGH. La mesure de la hauteur se prend du niveau le plus haut du sol extérieur et monte jusqu’au plancher bas du dernier étage de l’immeuble.
Cependant, un second critère doit nécessairement être respecté pour qu’une construction entre dans la catégorie des immeubles de grande hauteur. L’immeuble doit en effet accueillir au moins une personne par surface de 100 m², ce sur chaque niveau de la construction.
Quels sont les différents types d’IGH ?
On distingue plusieurs catégories d’immeubles de grande hauteur, qui répondent chacune à des réglementations spécifiques.
- GHA pour les immeubles d’habitation
- GHO pour les constructions hôtelières
- GHR pour les bâtiments d’enseignement
- GHS pour les dépôts d’archives
- GHU pour les immeubles d’usage sanitaire
- GHW1 ou GHW2 pour les bâtiments de bureaux
- GHZ pour les constructions mixtes
Généralités de construction pour un immeuble de grande hauteur
Lors de la construction d’un immeuble de grande hauteur, de nombreux paramètres doivent être pris en compte, à commencer par le choix de l’architecte et du maître d’œuvre. Également, l’intégration du bâtiment dans son environnement direct, l’urbanisme, l’esthétique du projet, la rationalisation de l’espace de circulation et les multiples règles de sécurité, à l’instar de celles mentionnées dans la norme Eurocode 8, doivent être assimilés.
Ainsi, l’addition de l’ensemble des poids de la structure donne une mesure de “poids mort”, correspondant au poids permanent de l’immeuble, auquel viendra se greffer le “poids vif”, qui cumule les diverses charges d’exploitation : occupants de la construction, végétalisation, machines, forces exercées par le vent sur l’IGH, etc.
La détermination de ces charges permet de déterminer la meilleure manière d’intégrer à la construction de la tour les principes de construction parasismique correspondant le projet.
La construction parasismique des immeubles de grande hauteur
La construction parasismique répond à des principes qui visent à assurer la pérennité de l’ouvrage en cas de séisme. La conception globale du bâtiment est réalisée de façon à ce qu’il absorbe et accompagne les secousses, afin d’éviter l’effondrement du bâti et les dommages matériels et humains qui en découlent.
Pour ce faire, la construction parasismique suit principalement les réglementations liées à l’Eurocode 8, qui fait figure de référence dans le domaine. Les autres bonnes pratiques qu’il est impératif de suivre lors d’une construction parasismique de bâtiment font état de l’implantation de celui-ci, de sa conception et de sa mise en œuvre.
L’Eurocode 8
La réglementation Eurocode 8 a été établie pour donner la ligne de conduite à suivre dans le cadre de la construction parasismique. Ainsi, elle donne les multiples règles de calcul pour le dimensionnement et la résistance des structures face aux séismes, en fonction de la catégorie de bâtiment.
En France, les immeubles de grandes hauteur situés dans les zones de sismicité 2 à 5 doivent être justifiés avec l’Eurocode 8. Cette réglementation défini des objectifs de comportement de l’ouvrage dont la performance doit assurer la protection des personnes et des biens en cas d’événements sismiques, mais également l’usage du bâtiment concerné.
Des critères d’autant plus stricts qu’un immeuble de grande hauteur est plus vulnérable en cas de séisme ; la compacité étant généralement recommandée en construction parasismique.
L’implantation
Le lieu d’implantation de la construction est crucial et nécessite de réaliser une étude géotechnique. Celle-ci permet de déterminer la nature du sol et les risques associés du terrain afin d’adapter la configuration du bâtiment, en accord avec les règles de construction parasismique.
En effet, la répartition des charges et l’assise d’un IGH repose sur ses fondations ; c’est pourquoi la nature du sol est particulièrement importante. Tout type de terrain n’est pas habilité à accueillir les fondations : une inégalité de tassement par exemple, risquerait d’entraîner une rupture de la semelle.
La conception
La conception du bâtiment est un point clé de la construction parasismique. En effet, il s’agit de définir la forme et la façon de construire l’ouvrage pour lui permettre de résister au mieux aux secousses sismiques.
Dans le cas des immeubles de grande hauteur, la construction parasismique consiste à déterminer une conception qui permette la maîtrise de plusieurs points tels que la stabilité, la ductilité et les comportements tant sur l’ensemble de la structure que sur les compartimentations locales.
La mise en œuvre
La mise en œuvre d’un chantier de construction parasismique pour un immeuble de grande hauteur passe avant tout par le respect des dispositions constructives définies par l’Eurocode 8. Toutefois, ce chantier nécessite un suivi scrupuleux, l’emploi d’une main d’œuvre qualifiée et le choix de matériaux adaptés et de grande qualité.
Une attention particulière doit être apportée aux éléments de connexions : joints sismiques, assemblages, recouvrements d’armatures, etc.
Les matériaux sélectionnés dans le cadre d’une construction parasismique soumise aux normes de l’Eurocode 8 doivent faire preuve de comportements adaptés à l’accompagnement des contraintes mécaniques à l’œuvre en cas de séisme, comme l’effet de cisaillement. Ainsi, les matériaux utilisés dans le dimensionnement d’un immeuble de grande hauteur doivent faire montre d’une grande résistance et ductilité, afin d’assurer un comportement stable de l’ouvrage et répondre aux critères définis par la réglementation Eurocode 8.